Quels impacts la baisse des taux de la Fed pourrait avoir sur les opérations de M&A en France ?

Quels impacts la baisse des taux de la Fed pourrait avoir sur les opérations de M&A en France ?
L’impact de la baisse des taux de la Fed sur les opérations de M&A
La Réserve fédérale américaine (Fed) a récemment abaissé ses taux directeurs de 0,5 point, pour la première fois depuis 2020. Cette décision prise le 18 septembre 2024, témoigne de la volonté de la Fed d’améliorer les conditions financières tout en ayant le contrôle sur l’inflation Jerome Powell, président de la Fed, l’a d’ailleurs expliqué lors de sa sortie médiatique après cette annonce « cette baisse marque le début d’un processus de recalibrage, afin de maintenir une politique monétaire plus appropriée aux progrès réalisés sur l’inflation et l’emploi ».
La Fed bien qu’américaine a un gros impact sur l’économie mondiale, et notamment en Europe ou chaque décision affecte directement l’économie Européenne avec un intervalle de plus ou moins 6 mois.
Après un début d’année en demi-teinte les acteurs du monde de la finance ont suivi ces décisions de très près notamment dans le domaine des fusions-acquisitions qui au cours de ces derniers trimestres ont connu un ralentissement en raison de la hausse des coûts de financement.
Aujourd’hui la dynamique est donc plus favorable
Historiquement, une baisse des taux encourage la hausse des opérations que ce soit pour une cession, une levée de fonds ou une acquisition, une économie plus stable et une baisse des coûts d’emprunt permet d’obtenir des financements plus abordables incitant les investisseurs à avoir recours à des opérations à effet de levier. Les entreprises sont également incitées à faire de la croissance organique en investissant en profitant de taux d’emprunt plus bas.
Selon une étude de la banque Transatlantique, les périodes de baisse des taux sont souvent suivies d’une augmentation des transactions de fusions-acquisitions. Les acteurs du marché se sentent plus rassurés dans un environnement économique stable. Le coût du capital devient plus attractif, pour les valorisations basées sur les flux de trésorerie (DCF). Un taux d’actualisation plus faible permet une meilleure valorisation des actifs futurs, améliorant la valeur des entreprises.
Un effet direct sur les PME
La baisse des taux est également bénéfique pour les petites et moyennes entreprises (PME). Depuis un an de nombreuses PME et ETI n’étaient plus en mesure d’honorer leurs crédits aux conditions souscrites avec des taux de 4% ou 5%, elles peuvent maintenant renégocier les dettes à des conditions plus favorables. En baissant leurs mensualités le tissu économique des PME et ETI gagnera en pouvoir d’achat mais aussi en rentabilité et elles pourront faire face aux fluctuations de leurs activités respectives.
The Economist en parle d’ailleurs dans leurs communiqués de presses, « la baisse des taux d’intérêt offre aux entreprises l’opportunité de réorganiser leur structure de capital et de libérer des ressources pour des projets de croissance, y compris des acquisitions stratégiques » 18/09/2024.
Des perspectives à surveiller selon Goldman Sachs
Les analystes de chez Goldman Sachs s’accordent à dire que tout n’est pas sans risque. Il faut faire attention à une potentielle récession et donc au ralentissement de l’économie réelle malgré ces conditions de financement plus favorables. La Fed prévoit une hausse du chômage, avec des estimations autour de 4,4 % pour 2024 et 2025, un élément qui pourrait freiner certains secteurs.
Sources :
Conférence de presse de Jerome Powell, Président de la Fed, 18 septembre 2024.
Étude Banque Transatlantique : Hausse des taux : quel impact sur les stratégies de croissance externe ?
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